En 2019, après avoir quitté son job en marketing digital et une expérience dans le textile en Inde, Mirco Bercelli prend conscience de l’impact des conditions de travail sur la mode. À son retour en France, il décide de réconcilier son envie de créer avec sa hantise de générer plus d’exploitation des gens, des ressources ainsi que plus de déchets. Il choisit alors de travailler uniquement à partir de “déchets” existants, des vêtements de deuxième/troisième main et lance Atelier Éveil Ludique.

 

La collaboration avec Andrea Crews, avec qui ils ont réinterprété leur bomber split, a été un moment majeur et leur a amené de la visibilité. Parmi les autres moments-clés, notons également leur collaboration avec la tatoueuse Tttristesse (@tttristesse), avec qui Atelier Éveil Ludique a réalisé une série de pièces en cuirs “tatouées” à l’aérographe. Ils ont également lancé des séries de bijoux upcyclés. Tout récemment Mirco et son équipe ont organisé leur premier défilé avec 8igb et Veni Vedi Vici. Leur plus récente collaboration ? Avec Wasted Paris, qui leur a ouvert leurs archives et donné accès à des invendus de collections précédentes pour réaliser une série de pièces uniques. Mirco nous en dit plus.

 

En quoi pour toi l’upcycling fait partie de l’avenir de la mode ? Et en quoi Atelier Éveil Ludique y participe à sa manière ?

 

Il y a tellement de vêtements existants aujourd’hui que, dans la tête de beaucoup de consommateurs (dont je fais partie), la réflexion, c’est de se dire “pourquoi j’encouragerai l’esclavagisme moderne et la surconsommation des ressources via la fast-fashion, quand je peux juste acheter une fripe sans rien casser ?”. En plus, avec toutes les tendances et micro-tendances qui se développent chaque jour, il y a une forte volonté de ne pas ressembler à tout le monde. Et ça, avec l’upcycling, c’est presque garanti.

Nous, on essaye de travailler avec des “déchets” : les fripes dont personne ne veut. Celle que l’on trouve à Guerrisol ou chez Emmaus, les résidus de la fast-fashion, qui finiront pour sûr à la décharge. Ils ne deviendront jamais “cool” par eux-mêmes, à cause de leur qualité ou leur finition douteuse. Qui veut d’un tee-shirt 40% poly 3% élasthanne ? On ne peut pas le recycler, on ne peut pas espérer qu’il se décompose… Donc il faut qu’il reste dans le cycle d’achat le plus longtemps possible. On répare, on réinvente, et surtout, on essaye de développer des concepts reproductibles, basé sur le moins de critères possibles : notre montage du bomber split peut être répété avec n’importe quel bomber réversible.

 

Sur quoi travaillez-vous en ce moment et quels sont vos objectifs ?

 

Mon objectif est d’arriver à établir une marque dont le cœur de business est l’upcycling. Mais dans l’absolu, j’aimerais que cet argument passe au second plan. Ce qui compte, ce sont les fringues. J’aimerais qu’on puisse se dire “ça tue, en plus c’est upcyclé”. On essaye de faire perdurer l’expérience. Finalement, à part Andrea Crews qui existe depuis longtemps, il y a peu d’exemple de marques qui ont su établir un modèle.

On a fait beaucoup d’événements récemment, et je me suis retrouvé trop loin de la création. J’ai donc aussi pour objectif de revenir à l’atelier, et de créer des mini séries d’une dizaine de pièces d’un même concept. Donc attendez-vous à voir des drops un peu fous, parce qu’on essaie de pousser sans cesse nos limites.

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