Du kitsch, du surréalisme et de la créativité à gogo. Les confinements successifs ont fait réapparaître des métiers vieux comme le monde tels que le tufting aka la tapisserie. Rapidement, Sekkeizu s’est elle aussi lancée dans cet univers. Armée de son tufting gun, Sekkeizu est une tapissière 2.0 ou plutôt une tufteuse. Richement dosés en couleurs, inspirés street culture, ses tapis nous offrent un nouvel eldorado de la déco maison. Kawaii, street ou super hype, elle conceptualise sur commande des designs plus généreux les uns que les autres. Rencontre avec cette tufteuse pour analyser sa conception de cette hype, ses projets et sa relation avec la culture contemporaine.

 

Hello Sekkeizu, en t’ayant déjà un peu parlé avant, je comprends certaines choses sur toi et ta perception du tufting mais j’aimerais creuser davantage. Peux-tu déjà te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

Yo DRP ! Je m’appelle Julie, j’ai 22 ans et je pratique le tufting depuis un an et demi environ. J’ai toujours travaillé avec mes mains et après avoir fait de la couture pendant longtemps et travaillé dans la mode, j’ai décidé de faire du Tufting mon activité principale!  

 

Nous avions évoqué tes études et ta reconversion après avoir visionné une vidéo YouTube d’un tufteur. Pourquoi ne pas avoir bifurqué vers un DMA Textile ? Était-ce important pour toi d’être autodidacte ? 

Je fais partie de la génération Parcoursup et intégrer un parcours artistique classique a été plus compliqué que prévu. J’ai intégré des études de commerce qui ne me plaisaient pas du tout. À la suite de ça j’ai dis hasta la vista à l’école quand le covid s’est pointé et j’ai travaillé. J’ai fait autant de jobs alimentaires (femme de ménage) que d’expériences dans la mode (assistante styliste pour Vogue Russie) mais c’est dans mon atelier au milieu de mes pelotes de laine à tester des nouvelles techniques et à retourner internet pour apprendre que je me sens le mieux. J’ai aussi la chance d’avoir grandi avec Youtube et ses tutos qui fait le bonheur des autodidactes comme moi. 

@bysekkeizu
@bysekkeizu

Tu as aussi indiqué particulièrement aimer explorer des formes originales dans tes designs. Trouves-tu tes inspirations dans l’art pictural, sculptural ou autre ?

J’ai la chance d’avoir été trainée dans les musées depuis petite et j’ai toujours eu un grand attrait pour le surréalisme et principalement pour Dalí qui m’a toujours inspiré dans mes créations. Ce que j’aime dans les tapis c’est le fait de ne pas être limitée par la forme et de pouvoir traduire toutes mes inspirations, aussi étranges qu’elles soient. 

 

On peut voir également des références à la street culture, à la sneaker, et à la pop culture ou les dessins animés. En quoi tout cela influence ton travail ? 

C’est tout simplement les différentes cultures avec lesquelles j’ai grandi ! de Dragon Ball Z sur MCM après l’école dont j’étais fan à la TN que je porte tous les jours. Les réseaux sociaux sont forcément une grande source d’inspiration, c’est un monde sans fin et mes tapis sont autant inspirés par Golf le Fleur que par Hello Kitty ou encore par cette vieille affiche publicitaire sur laquelle je suis tombée par hasard sur Pinterest. C’est très vaste et je prends tout ce qu’il y a de bon à prendre pour en faire un joli mélange. 

 

La couleur, surtout celle qui claque, est au centre de ton art, le noir et blanc sont assez proscrits. En quoi la couleur est-elle autant importante pour toi ?

C’est ce qui me définit ! Que ce soit mes tapis, mes vêtements ou ma déco, j’ai ce besoin de mettre beaucoup de couleurs et de m’approcher du kitsch (je tombe quelques fois dedans je l’avoue mais ça me plaît !). J’aime mélanger les couleurs, si il y a un tapis Sekkeizu chez vous je veux que ce soit la première chose qu’on remarque !

@serenade_corp

On peut voir, à travers les réseaux sociaux, de plus en plus de personnes qui pratiquent le tufting. Comment expliques-tu cet enthousiasme ?

Le tufting est vraiment un  artisanat « agréable », c’est très satisfaisant de voir la confection du tapis avancer et comme il y a pleins d’étapes différentes ce n’est pas trop répétitif ! Je pense que ça vient aussi du fait qu’il y ait une réelle demande. Les gens aiment avoir des pièces uniques faites à la main. D’autant plus que pour les tapis personnalisés les clients choisissent leur design, la taille, la forme et les couleurs qu’ils veulent. Ils peuvent avoir un objet à leur image et sur mesure à leur intérieur.

 

Je sais que tu veux garder certains projets un peu secrets mais tu m’as dit vouloir changer un peu de voie… Peux-tu nous donner un petit indice sur ce changement ? Ou sinon quels sont tes plans pour 2023 ?

Sekkeizu ce n’est pas seulement des tapis, c’est aussi une approche de la créativité, une identité et un univers qui peut prendre de nombreuses formes et s’exprimer sur des supports différents. Le prochain projet se fera à quatre mains et autour d’accessoires mais pour l’instant ça ne sort pas de l’atelier ! 

Concernant les tapis j’aimerais de nouveau collaborer avec des artistes et faire des pièces plus grandes et plus expérimentales. En 2022 j’ai eu la chance d’avoir énormément de commandes de tapis TN et d’être connue pour ça. J’en suis très reconnaissante mais je ne veux pas me restreindre à ce produit et revenir à une image plus artistique qui me ressemble plus.

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