Unie par l’amitié, l’amour de la musique et l’envie de partager, 99GINGER est « une communauté créative produisant du contenu, de la musique, et des événements qui célèbrent la culture sous la surface, à Paris et au-delà ». Une culture contemporaine aujourd’hui nettement plus visible et fédératrice qu’auparavant. Les scènes émergentes, alternatives sont désormais populaires. Les genres musicaux se sont mélangés. Les publics qui dansaient chacun de leur côté sur du hip-hop, du baile funk, du dancehall, de la techno ou de la house dans des lieux connus uniquement des néophytes se retrouvent aujourd’hui ensemble avec le même plaisir en soirées. Et la coupure de deux ans imposée avec une absence d’événement n’a fait que démultiplier pour beaucoup le besoin et l’envie de se défouler. De danser enfin à nouveau all night long. Une jeunesse, pleine de bonnes vibes et d’énergie positive, réunie pour faire la fête sur un mix de sons venus du monde entier, dans les endroits les plus cools de la Capitale, et autour bien sûr. Composé de Clarisse, Fadwa, Kirou, Vannia et Nadia Leira, le crew 99GINGER est au cœur de ce mouvement, contribuant à l’animer et à lui donner un tempo. Leur passion, générosité et engagement méritant d’être salués, nous sommes très heureux de commencer le magazine avec eux.

@99ginger
@99ginger

L’idée de départ derrière la création de 99GINGER semble être liée à l’absence d’éclectisme musical dans les nuits parisiennes à un moment donné. Qu’est-ce qui a motivé ce constat et vous a décidé à vous réunir pour proposer autre chose ?

 

Oui, très exactement. On est tous des mélomanes depuis qu’on est très jeunes, et avons passé beaucoup de temps à digger pour découvrir du son. On a donc naturellement été amené à nous intéresser à de nombreuses scènes et fusions de genres. Du coup, on avait du mal à trouver dans les scènes environnantes – villes où certains membres du collectif ont grandi et à Paris – des events avec les musiques qu’on avait envie d’entendre. Tout était très segmenté : mainstream, house ou techno. Sachant qu’on aime la house et la techno. On apprécie trop de choses pour n’écouter qu’un seul genre en soirée. Alors on a voulu monter les nôtres, réunir une communauté qui partage nos goûts, ou juste des gens super curieux, open-minded. Faire de nos soirées des lieux de vie, de rencontres.

 

Dans votre manifeste sur le site, vous vous définissez comme une “communauté créative d’amateurs de musique produisant du contenu, de la musique et des événements qui célèbrent la culture sous la surface à Paris et au-delà ». Pouvez-vous expliciter, ce côté communauté, plateforme, et comment vous organisez-vous pour toutes vos activités ?

 

La communauté, c’est ce qui nous drive. Elle est incarnée par tous les artistes dont on aime, suit et soutient le travail ; par notre entourage, par toutes les personnes qui viennent à nos évènements. Ils nous poussent et font partie de la famille. Et par le biais de notre site, nos réseaux, nos événements physiques, on fait de la curation, c’est pour ça qu’on parle de plateforme et non de média. On parle des projets qui nous touchent, on invite des artistes sur qui on a envie de mettre de la lumière (interviews, mixs…). Pareil pour les soirées, on va programmer les créatifs qu’on découvre, kiffe et avec qui on connecte aussi sur le plan humain. Côté organisation, la team est aussi composée de créatifs. Chacun a donc un rôle propre en fonction de ses skills et appétences : vidéo, photo, production, graphisme, écriture, DJing… Mais sur la direction artistique globale et sur les projets, on réfléchit en équipe.

De dj’s, organisateurs de soirées, record label à agence 360° : la créativité et le « pour la communauté par la communauté » sont de vraies valeurs au cœur de 99GINGER. En quoi cette évolution de passionné(e)s de musique à professionnel(le)s, avec une vision créative et une offre d’agence 360°, était nécessaire ?

 

On faisait ça par passion, par amour, mais à chaque étape – l’organisation d’un event, d’un shooting, d’un show à la radio, d’une collaboration par exemple – on prend du skill et on se professionnalise. Alors c’est très naturellement que nos missions deviennent sérieuses car concrètes. Quand tu organises des events, tu es confronté à des questions juridiques, financières, relationnelles. Et chaque fois, on apprend un peu plus. C’est génial, parce qu’on finit par avoir des responsabilités et des enjeux auxquels répondre. Les accomplissements et l’émulation entre membres du collectif, notre communauté et entourage nous stimulent.

 

Pour la partie direction artistique et image, vous avez aussi votre propre identité, et vos choix graphiques (visuels, logos, flyers…) font partie de votre ligne éditoriale globale. Comment travaillez-vous là-dessus ?

 

On est inspiré par une pléthore de médiums artistiques comme la musique, la peinture, l’illustration, la poésie, les arts graphiques, les sapes ou l’audiovisuel. On fait de la veille spontanément en observant le monde réel et virtuel. On se montre des trucs, on discute. On bosse pas mal avec des gens qu’on connaît, mais on peut contacter quelqu’un qui fait des belles choses. C’est assez fluide.

@ amigoblondo

Au niveau musical, vous multipliez les playlists, mixs et autres compilations ou sorties, aussi bien du crew 99GINGER que d’invité(e)s qui viennent d’un peu partout. En quoi ce travail de curation et de proposition est important ?

 

C’est super important parce que notre curation c’est notre identité. On creuse, on écoute tous de la musique un peu tout le temps. On suit les artistes dans leurs évolutions, on guette les nouveaux et notre curation évolue ainsi constamment. C’est la curiosité et l’envie qui nous guide. C’est grâce à l’amour (et le besoin) que chacun porte à la musique qu’il y a du mouvement.

 

Plus globalement, au-delà de 99GINGER, que diriez-vous sur l’énergie et la créativité ambiante à Paris, et autour, en ce moment, comment trouvez vous que cela évolue ?

 

C’est de plus en plus ouvert, de plus en plus éclectique. Ce n’est pas la ville la plus en avance, mais jeunes artistes et collectifs y travaillent. Le public bouge de plus en plus hors de Paris quand l’organisation est carrée et les line-ups intéressants. Quand les gens se motivent, ça dit beaucoup. C’est pas fou non plus, mais c’est croissant, donc on est optimiste. Et à notre échelle, on agit dans ce but.

 

À vos yeux, qui ou quoi (artistes, collectifs, labels…) représentent ce nouveau souffle ?

 

On dirait, en collectifs : Vraies meufs, La Créole, Air Afrique, Jdid Club… En marques : Diemm, Please Paulo Stop Cappin, Better Days Ahead, Safety Bear, BOP, Alibi, Pièces Uniques… En artistes (principalement musicaux) : Laylow, Bushi, La Fève, Shibuya Hotel, 1pliké140, Astrønne, Andéol, Makala, Varnish La Piscine, Moussa, Cleopatre RCHAOS (un peintre illustrateur)…

 

Dernière petite question : à quoi peut-on s’attendre avec 99GINGER dans les mois à venir ?

 

Pour te donner quelques hints, notre anniversaire arrive, l’été, la fête de la musique, des collabs et ces occasions vont s’accompagner de projets qui impliquent les différentes strates de 99GINGER.

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