Design
23/06/2022
Guillaume Le Goff
Une introduction à Golgotha ? Pas facile tant il y a à dire sur ce studio créatif multidisciplinaire, ultra talentueux et actif. Vous avez, d’une manière ou d’une autre, sans nul doute déjà vu un de leur projet : que ça soit pour des marques (Nike, Supreme, Opel, Jacquemus…), des artistes (Oboy, Booba…), du print (In Corpore Sano…), du digital, de la vidéo, du gaming ou de la 3D. La « patte » de Golgotha est un peu partout depuis quelques années. Il est fascinant de voir tant d’inventivité et de créativité réunies sur autant de dimensions. Pour nous, c’était une évidence de leur demander de figurer dans ces pages et de les solliciter pour une interview sur leurs expériences et leur vie de studio. Grand merci à eux d’avoir accepté !
Salut les Golgotha,
Hello 🙂
Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous un peu vous présenter ?
Golgotha est un studio de création qui a vu le jour suite à la rencontre de trois personnes (Antoine Aillot, Marvin De Deus Ganhitas et Guillaume Hugon) en sortant des Arts Décoratifs de Paris.
Vous êtes combien en général au studio et, comment y sont réparties les tâches ?
Nous sommes en moyenne entre cinq et huit personnes. Les tâches sont réparties de manière plus ou moins organique. Le moteur étant la création, chacun vient apporter ses idées, dessins ou suggestions sur chaque projet en cours.
Une des particularités importantes de votre travail se trouve dans la richesse et l’accumulation d’éléments, on pourrait même parler de maximalisme.
Comment ce type de langage visuel vous est apparu et est devenu au fur et à mesure une partie importante de votre identité ?
Sans réellement y réfléchir, il se trouve que notre manière de travailler, nos sensibilités, inspirations et la combinaison de nos talents ont crée l’univers visuel qu’est Golgotha. Tout se fait de manière intuitive, on a aucun business plan ou stratégie de séduction ! Aussi, nous sommes très gourmands et très généreux, c’est dur de se dire stop (rires). Un jour, quelqu’un nous a dit que Golgotha commençait là où la plupart s’arrêtait. C’était une blague bien-sûr, mais ça pourrait faire une jolie épitaphe le jour où on arrête.
On écoute quoi en ce moment chez Golgotha ?
Globalement, on écoute de tout : ça va du classique au drone metal. Tout dépend des dernières sorties et du mood au studio. Pêle-mêle, ces derniers temps on écoute du Kanye West, Bladee, 100gecs, Yung Lean, Abysmal Dawn, Kalash Kriminel, Kaaris, Opeth, Oboy, S3RL, Gorgoth, Two Shell, OPN…
Nike, Opel, Moncler, In Corpore Sano, Jacquemus, ABC Dinamo et PNL, pour ne citer qu’eux. Vous avez eu l’occasion de travailler avec de nombreuses marques et studios ces dernières années, Avez-vous une ligne éditoriale que vous souhaitez maintenir au fil de vos collaborations ?
La seule chose qui nous guide, c’est l’envie de travailler avec des marques, artistes, entreprises qui ont envie de travailler avec nous. Avec Golgotha, nous n’avons jamais, à proprement dit, démarché nos clients, et nous avons beaucoup de chance ! Nous faisons confiance aux réseaux sociaux et à notre site glgth.com qui reflètent notre travail de la meilleure manière. Nous sommes toujours heureux de rencontrer des nouvelles personnes qui sont intéressées par le studio et qui se projettent, nous confier leur projet, que ça soit pour une campagne mondiale ou un fanzine un peu niche ! On est toujours restés ouverts à tout ce qui nous entoure, on est curieux et on ne s’interdit rien, c’est ce qui nous donne envie de poursuivre. Ne jamais refaire la même chose ! Donc la seule ligne éditoriale qu’on a en tête, c’est l’imprévisible.
Depuis quelques années, la démocratisation des outils de conception 3D à permis à une communauté de plus en plus grande à travers le temps de prendre en main ces logiciels de conception et d’approcher une certaine esthétique.
Cet impact sur la conception d’images se retrouve à plusieurs niveaux de l’industrie. Quel regard portez-vous sur cette évolution de la sphère liée à la CGI (*Computer Generated Images) ?
Nous partageons tous les trois une sensibilité particulière pour les effets spéciaux, les jeux-vidéo, la 3D en général. C’est ce qui est à l’origine de Golgotha. Nous couplons le graphisme et les outils de post-production comme la 3D ou le compositing comme des moyens d’expression depuis 2012 ! On faisait le pont impossible entre certains logiciels et on se demandait comment faire une animation sur Photoshop, un logo sur After Effects ou une affiche sur C4D. Bien sûr la démocratisation des outils 3D, de retouche, etc… permettent aujourd’hui à beaucoup de monde d’intégrer ces techniques à leur travail. Nous considérons cela comme une bonne chose, ça ouvre de nouvelles perspectives et ça élargie le champ des possibles dans le paysage graphique. En revanche, les réseaux sociaux engendrent bien souvent une homogénéisation visuelle, et nous trouvons ça dommage !
C’est quoi votre film préféré ?
Beaucoup de films des années 90’ sont de véritables madeleines de Proust et nous ont beaucoup inspiré.
Visuellement, les blockbusters de la Amblin continuent de nous fasciner (E.T. l’extraterrestre, Jurassic Park, Qui veut la peau de Roger Rabbit, Men In Black).
Plus tardivement, la série Harry Potter, surtout les trois premiers films sont aussi des films inoubliables, sans parler de Star Wars, du seigneur des anneaux ou encore la série Avengers, et d’autre grosses productions saturées en FX.
Et l’humour français tellement typique de cette époque : Les Visiteurs, le Diner de cons ou les Trois frères sont des classiques qui continuent de nous faire marrer.
Pouvez-vous nous parler du projet dont vous êtes le plus fier ?
Archeologies From the Future. Car c’était le premier, et donc le plus périlleux à accomplir, et qui nous a permis de mettre au point notre méthodologie.
Mais bien sûr chaque projet que l’on dévoile, reste bien évidemment une fierté.
Avez-vous un conseil à donner à des designers plus jeunes ?
Rappelez-vous toujours de ce qui vous a donné envie de faire ce métier. La seule chose qui doit vous motiver, c’est votre honnêteté, c’est une lourde responsabilité qu’il faut savoir assumer, mais c’est la seule voie possible vers l’épanouissement.
Votre panthéon de films, de livres, de jeux, etc… ce sont les véritables choses qui vous appartiennent et qui vous ont « éveillé » artistiquement. Le bon goût, le nombre de likes sur Instagram, le cool ou les trends ne sont jamais les vraies chapelles, mais le refuge des personnes sans imagination !
Que pouvons-nous attendre de Golgotha dans les mois, années à venir ?
On va fêter nos 10 ans l’année prochaine. Donc il est fort à parier qu’on vous réserve des surprises !
Un designer, artiste, créateur à suivre en ce moment selon vous ?
Suivez votre intuition ! Hélas, ça ne se trouve pas sur Instagram 😉
Toujours un vrai plaisir d’échanger avec vous. Un mot de la fin ?
See you later alligator!
QUI POURRAIT TE PLAIRE
“Mais c’est ton vrai nom Jimbo ? ”